mercredi 14 décembre 2011

Solstices divers!

 Natalis Solis invicti
(ou Néo-Hélios)
Par Raymonde Reznikov  


La première caractéristique de la fête de Noël est sa correspondance astronomique avec le solstice d’hiver qui marque la naissance du soleil nouveau ou « Néo-hélios », terme contracté en No-ël.. On remarquera que la France est le seul pays européen à perpétuer l’appellation « Noël », ce qui par Alexandrie interposée, la rattache à la plus antique tradition du sabéïsme et de l’héliolâtrie.

La deuxième caractéristique de cette fête est qu’elle est devenue synonyme de naissance d’un envoyé divin, le phénomène cosmique ayant été anthropomorphisé. Ce qu’il faut souligner, c’est que le thème de la nativité n’est pas propre au christianisme mais qu’au contraire, le modèle du mythe actuel se trouve quasiment tel quel dans les théogonies vieilles de plusieurs millénaires, décrivant le même processus au lieu et à la date près.

En effet, toutes les religions qui prévoient un intercesseur entre les dieux et les hommes stipulent que la naissance de cet être ne peut se faire que par l’intermédiaire d’une vierge pure.

Au cours des cinq millénaires qui ont précédé l’ère commune, on trouve ainsi de nombreux exemples de vierges enfantant un intercesseur, voire un dieu par l’opération d’un esprit divin.

Ainsi par exemple : Neith enfanta Ammon ; Devaki : Khrishna ; Nana : Atys ; Sémélé : Dionysos ; Calliopé : Orphée ; Maya : Agni ; Maïa : Bouddha ; Marie : Jésus.
Cette énumération est loin d’être exhaustive, mais elle montre néanmoins que le thème est très prégnant dans la mentalité humaine et ce depuis la plus haute antiquité:

« Presque tous les éléments de la légende du Christ se trouve dans le Véda, sa double filiation, sa conception miraculeuse, sa naissance avant l’aurore, son baptême dans les eaux, l’onction sainte d’où il tire son nom (christos – oint), sa science précoce, sa transfiguration, ses miracles, son ascension vers le ciel où il va rejoindre le Père céleste qui l’avait engendré éternellement pour être le sauveur des hommes. »
(Emile Burnouf, directeur honoraire de l’Ecole d’Athènes, dans La science des religions, éditions Maisonneuve Frères, Paris 1885)

Inde

Agni est le second personnage d’une trinité védique, le fils, mais il est de loin le plus important. Sa place est sur la terre. Il est la vie et la pensée en chacun des êtres qui vivent et pensent. Son père céleste est Savitri dont la demeure est dans le soleil. Sa naissance est mystérieuse. Il a un père terrestre Twastri, charpentier de son état, mais d’une autre manière il est venu du ciel conçu dans le sein maternel de la vierge Maya par Vâyu, le troisième élément de la trinité, le Souffle.

La naissance d’Agni est signalée au prêtre astronome par l’apparition d’une étoile nommée en sanscrit « Savanagraha ». Dès qu’il l’a vue, le prêtre annonce au peuple la bonne nouvelle, et celui-ci accoure des campagnes pour adorer le nouveau-né…etc..

La même légende s’est aussi substituée à l’histoire du prince Siddharta, né à Kapilavatsu, au nord de Bénarès au sixième siècle avant l’ère vulgaire.

La veille de son mariage, la vierge Maïa se vit en songe transportée dans une grotte de l’Himalaya. Un éléphant blanc, rayonnant de lumière, tenant dans sa trompe une fleur de lotus, s’approcha d’elle et s’absorba dans son sein. Les Brahmanes consultés, dirent que Maïa quoique vierge portait en elle l’œuvre d’un esprit saint et qu’elle enfanterait un Bouddha. La naissance eut lieu quatre jours après le solstice d’hiver.
Inutile d’évoquer encore la légende de Krishna et de sa mère, la vierge Dévaki, de sa naissance miraculeuse, des bergers qui en prirent soin. Les Rishis (les Sages) vinrent le saluer et un détail : le roi Kansa fit massacrer 40 000 nouveaux nés dans l’espoir de tuer celui qui devait le détrôner.



Fresque de Louxor, photo Wikimedia

Egypte

Moins connue est la biographie mythique du pharaon Amenhotep III, rapportée par l’égyptologue anglais Gérald Massey au siècle dernier, d’après les fresques des murs intérieurs du temple de Louxor. On y voit Toth, le messager des dieux, saluer la reine-vierge Mut-em-ua, pour lui annoncer la naissance d’un fils ; puis le dieu Kneph aidé d’Hathor préparer et disposer le germe de l’enfant à venir ; puis la mère en travail sur un tabouret et la sage-femme recevant le nouveau-né dans une grotte. Ensuite on peut voir le jeune enfant assis sur le trône acceptant l’hommage des dieux et des hommes ; derrière lui se tient le dieu Kneph et à sa droite trois esprits à genoux lui offrant des présents. Amenhotep III est le père du pharaon Akhenaton, il régna 38 ans sur l’Egypte au quatorzième siècle avant l’ère commune.

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Amenhotep III, photo British Museum 

Une des légendes sur le dieu Horus dit que celui-ci naquit au solstice d’hiver dans « l’Apta », une crèche ou mangeoire, et les habitants d’Alexandrie avaient coutume de porter le nouveau-né dans sa « crèche » en procession dans les rues de la ville.

Dusarès
On sait d'après l'évêque de Chypre Epiphane, que le Arabes de Pétra célébraient la naissance de Dusarès, un dieu identifié à Tammouz et à Dionysos par les Grecs et les Romains, le 25 décembre. Dusarès passait pour le fils d'une vierge nommée Khaamou ou Khabou

Mithra

Il en est de même pour le dieu Mithra, le « Sol Invictus ». Celui-ci naquit le 25 décembre et il fut représenté sur les bas-reliefs sortant d’un rocher, en présence de bergers. La stèle trouvée à Poetovio en Slovénie montrent ceux-ci entrain de participer à l’événement.

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Stèle de Poetovio: Bergers prêtant assistance à la naissance de Mithra; photo montesion.it

Au quatrième siècle, l’église ne pouvant lutter contre une fête trop populaire dans l’aristocratie et dans l’armée romaines décida de récupérer la date et tout son symbolisme pour commémorer la naissance de son héros.
" Ce qui est profondément gênant, toutefois, si l’on décide de lire le « Nouveau Testament » avec un œil d’historien, c’est que lorsque sont enlevés les emprunts et les invraisemblances, il ne semble rester -- rien ."

Questions d'histoire

Par Neutrinos

Qui est le personnage dont la naissance est, de nos jours, fêtée le 25 décembre ?
 
 Serait-ce d’après les apologistes au service de la secte, l’individu qui a réussi l’exploit d’être né deux fois à dix ans d’intervalle : une fois sous Hérode le Grand décédé avant l’an 749 de Rome, et une autre fois dix ans plus tard lors du recensement de Quirinius. De plus, le personnage né lors du recensement aurait eu un cousin, Jean, de six mois plus âgé que lui, mais né au temps du fameux roi Hérode, c’est à dire dix ans plus tôt, d’après le même chroniqueur, un certain Luc…
Pour corser l’affaire, le même Luc déclare que son héros, né lors du recensement, avait 30 ans l’an quinze du principat de Tibère, c’est à dire 23 ans plus tard. Il serait mort à l’âge de 33 ans, alors qu’un autre chroniqueur, Jean, prétend qu’il aurait frisé la cinquantaine lors de sa mort…
Question à un euro :
Comment concilier ces éléments biographiques contradictoires ?



Aberration génétique !

Ce personnage, né de père inconnu, se prétendait descendant du roi David. Pour remonter jusqu’à cet illustre ancêtre, ses biographes présentent deux généalogies différentes de son … père adoptif ; généalogies totalement inconciliables puisque l’une d’elle saute quatorze générations, soit trois à quatre siècles : une bagatelle ! Elles ne s’accordent même pas sur l’identité du grand-père, Jacob ou Hélie ?

Question :
Pourquoi donner la généalogie par les ascendants de l’artisan en charpentes, puisque celui-ci n’est pas le père ; et pourquoi tant de différences entre les deux chroniqueurs ?
(Matthieu 1, 1-16 et Luc 3, 23-28)

Mais ce n'est pas tout, d'après le premier, les malheureux parents avec leur nourrisson durent fuir en Egypte la colère du roi Hérode.
D'après le second, il n'est pas question de fuite et maman se rend au Temple de Jérusalem 40 jours après la naissance pour sa purification, comme le veut la Loi. Cet évènement est d'ailleurs commémoré le 2 février.
Cherchez l'erreur!

Note:
Le recensement de Quirinius est un évènement historique factuel.
Pour ceux qui cherchent à "noyer le poisson", il faut préciser qu'aucun recensement n'a eu lieu en Judée sous le règne d'Hérode le Grand. La Judée était alors un royaume vassal de Rome mais encore indépendant. La Judée n'est devenue province romaine qu'après la mort de ce roi en raison de l'incompétence de son successeur.



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